Oui pour des congrès, Non à un nouveau miroir aux alouettes
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Dans l’administration d’une ville, il est pour certains plus facile d’annoncer la construction d’équipements et de prévoir leur inauguration que de les financer et les gérer…

La presse locale se fait aujourd’hui l’écho de la décision de Mme Bouchart et de M. Blet d’engager Cap Calaisis dans un projet de palais des congrès au coût pharaonique : 50 millions d’euros auxquels s’ajouteront 15 millions d’euros d’aménagements publics à la charge de la ville de Calais. Et cette folie deviendrait irréversible un mois avant les élections municipales et communautaires !…

Cette initiative s’apparente à un véritable hold-up démocratique à l’encontre des électeurs Calaisiens. C’est encore un hold-up financier à l’encontre des contribuables. Car l’on veut empêcher ceux qui sont concernés de s’exprimer sur un sujet qui va peser très lourdement durant des décennies…

Prendre position contre ce projet mégalomaniaque, ce qui est notre choix, ce n’est pas refuser de considérer que Calais a une carte à jouer dans le monde des congrès, bien au contraire.

Mais Calais c’est une ville de 74.000 habitants et son agglomération c’est 98.000  habitants; bien loin de villes comme Lille ou Toulouse.

Calais c’est aussi de nombreux équipements municipaux existants, souvent sous-utilisés et parfois complètement à l’abandon qui accueillent déjà ou pourraient accueillir des congrès et des spectacles dans des jauges de 250 à 1000 personnes.

Le Channel s’ouvre déjà régulièrement à des congrès dans des conditions jugées très satisfaisantes par les organisateurs ; le remarquable amphithéâtre de la bourse du travail qui est à l’abandon dispose de plus de 1000 places et pourrait être dévolu à cette mission après des travaux d’accessibilité qui ne coûteraient pas 50 millions d’euros !

Les auditoriums du Musée des beaux-arts et de la Cité de la dentelle qui disposent de plusieurs centaines de places au sein d’équipements culturels remarquables sont sous-utilisés.

La vérité est que Calais dispose de tous les équipements nécessaires pour accueillir de nombreux congrès en centre-ville et en faire profiter nos commerces, nos hôtels et nos restaurants. Il faut pour cela une volonté : réhabiliter certaines de ces structures, assurer leur gestion en réseau et, enfin, faire leur promotion commerciale. Mais c’est à l’évidence beaucoup plus compliqué pour l’équipe municipale que de signer des chèques en blanc, aux frais du contribuable calaisien.

 

Tout ceci est possible sans dépenser des dizaines de millions d’euros que la ville de Calais et les Calaisiens n’ont pas. Car rappelons le, un partenariat public privé consiste pour la collectivité publique à payer l’équipement et le déficit de fonctionnement sur une très longue durée et s’assimile juridiquement à de la dette pure et simple!

Enfin le site de l’ancien camping détruit pour l’arrivée de ce nouvel OVNI dans le paysage, est effectivement un site remarquable qui mérite d’être considéré comme tel, au bénéfice de tous et de l’activité touristique balnéaire, plutôt que d’être privatisé au profit de tel ou telle multinationale. C’est également un lieu enclavé dans un environnement qui n’a pas besoin d’une pression urbaine et automobile supplémentaire mais qui doit au contraire permettre une transition urbaine douce entre la ville, la plage et le port.

Le centre-ville de Calais n’a pas besoin d’être étiré et dilué davantage alors qu’il manque déjà de consistance et de densité commerciale. Oui pour des congrès dans les équipements du centre-ville et non à la création d’un nouveau miroir aux alouettes dont Calais et ses contribuables ne se relèveront pas !

 

Yann Capet

Ensemble pour réussir Calais