Communiqué de presse du groupe EELV Calais et environs – 25 avril 2015
Ainsi donc, une large part de la classe politique locale se réjouit à l’idée d’accueillir le concours Miss France en 2015 à Calais…
Il convient tout de même de réfléchir à deux fois avant d’engager la collectivité dans une dépense de 500 000 euros. Au-delà de cette somme, que certains arguments pourront peut-être étayer, il nous appartient aussi de réfléchir au sens de l’action publique exprimé par ce soutien.
L’image de Calais s’en trouverait-elle vraiment redorée parce qu’un tel concours se déroulerait dans la ville ?
En réalité, de quoi Miss France est-elle le symbole ?
Alors que le combat des femmes a permis le droit de vote, la contraception, l’émergence sur le marché du travail, la parité, la revendication toujours plus forte de l’égalité homme-femme, à Calais, nous soutiendrions l’image la plus servile de la femme, réduite à des standards au demeurant discutables et formatant la féminité, du corps à l’esprit : 1,70 m minimum, silhouette fine, des seins pas trop gros, des cheveux longs, aimant le sport, la famille, l’humanitaire et désirant exercer des professions dites féminines…
Voici donc qu’à Calais persiste un poncif sexiste d’un autre siècle invitant la femme à rester à la même place : sois belle, tais-toi et tu gagneras peut-être une couronne ?
Les femmes et leur place dans la société valent mieux que ces deux heures de télévision à 500 000 euros qui en terme d’image, ne peuvent donner à Calais que celle d’une ville enfourchant les clichés les plus éculés et les plus rétrogrades. Si nous devions consacrer une telle somme au service de l’action des femmes qui se rassemblent et non pas pour les mettre en rivalité, nous pourrions, sans doute aucun, servir plus profitablement cette cause. Le combat des femmes, plus que jamais actuel, mérite en effet beaucoup mieux qu’une opération de communication municipale avec strass et paillettes, qui flambera l’argent aussi vite que la paille.
Groupe EELV Calais et environs
« Alors Miss Univers,
s’effondra par terre.
La plus belle femme du monde
ne donne que ce qu’elle a.
Au directeur obèse
la foule cria :
“Une autre, gros pacha,
vite une autre nana !
Et si tu n’en as pas
on s’tire, on r’viendra pas !” »
Julos Beaucarne